Lors du premier TOP e-santé, une cinquantaine d’acteurs de santé de la Haute-Garonne ont parlé de leurs pratiques professionnelles appuyées par le numérique en santé. Ce rendez-vous organisé par l’animation territoriale a permis de partager des cas d’usages réels, tirés de l’expérience terrain des participants.
Ces rencontres territoriales e-santé apportent des pistes d’actions aux participants pour de nouvelles collaborations, entre eux et avec le GRADeS e-santé Occitanie. Ces professionnels se connectent pour mieux prendre soin de la personne.
Julie Durand, Directrice du GRADeS Occitanie, l’a souligné d’entrée : « L’objectif est de vous aider, avec le numérique ».
Ces services e-santé viennent soutenir des projets médicaux, médico-sociaux et sociaux au niveau local, territorial ou régional.
Nous sommes là pour vous accompagner à la mise en œuvre d’une organisation avec les bons outils numériques, sécurisés, qu’ils soient ou non portés par le GRADeS.
Les services numériques deviennent nécessaires pour des projets médicaux et sociaux ville-hôpital
L’élargissement du périmètre d’intervention et le besoin de gagner du temps médical constituent deux déclencheurs partagés par plusieurs acteurs pour s’appuyer sur un outil numérique de coordination et d’échange sécurisé ou sur la télémédecine. Lorsque le nombre de sollicitations et l’éloignement géographique des interlocuteurs, personnes accompagnées et professionnels, s’accroit nettement, le service numérique devient indispensable.
Les principaux avantages sont le gain de temps, une meilleure réactivité pour le/la patient·e et une meilleure qualité grâce à une meilleure coordination. Bien que certaines saisies soient qualifiées de chronophage, ces professionnels font le constat d’un gain de temps global et surtout médical. « Il faut accepter de perdre du temps pour en gagner », a résumé Julie Durand.
La satisfaction est forte à l’issue de la rencontre (>4,5/5)
Parmi les trois premiers motifs de satisfaction, à égalité, figurent l’intérêt des sujets abordés et la qualité des présentations. Ces rendez-vous TOP e-santé mettent en avant des projets auxquels participent des établissements sanitaires et médico-sociaux, des structures de coordination, des professionnels de santé libéraux… Le numérique n’est pas le sujet, mais un moyen nécessaire qu’il faut apprendre à bien utiliser. Ces retours d’expérience sont très utiles pour s’inspirer de ces pratiques.
Le format de rencontre en présentiel contribue largement au succès. La convivialité, les échanges informels se hissent dans les principaux motifs de satisfaction.
Les participants apprécient également la courte présentation des offres de services du GRADeS e-santé. Ils ont le plus souvent déjà une connaissance très partielle, limitée à un service. Ils découvrent à cette occasion d’autres possibilités.
Les professionnels décrivent les avantages et les limites des services régionaux e-santé
La valeur ajoutée perçue par les utilisatrices et utilisateurs de ces services numériques de santé porte en premier sur le gain de temps mais aussi sur plusieurs autres champs :
- Optimiser les ressources médicales, être plus complémentaire entre le médical, le médico-social et le social
- Former, sensibiliser, soutenir les professionnels qui prennent en charge des situations complexes
- Améliorer la connaissance des référents et des dispositifs sur le territoire
- Assurer la transmission au sein de l’équipe mais aussi retrouver et/ou transmettre l’historique d’une situation complexe
- Valoriser le travail partenarial, le rendre visible dans le rapport d’activité et évaluer quantitativement la charge de travail liée à la coordination de parcours
- Sécuriser les échanges, respecter le RGPD.
L’absence de frais d’acquisition ou d’usage pour les outils financés par l’ARS Occitanie et la maintenance assurée par le GRADeS sont également mentionnés par ces professionnels.
Plusieurs participants ont souligné des usages limités par rapport aux fonctionnalités d’un outil numérique. « On utilise un bulldozer pour écraser une fourmi » a ainsi décrit Emmanuelle Arfe, coordinatrice de la CPTS Rive-Gauche. L’outil régional adresse les besoins d’acteurs divers, c’est un équilibre à trouver entre la simplicité qui favorise l’usage et la complexité pour répondre au mieux aux besoins spécifiques.
La coordination des parcours nécessite que tous les professionnels utilisent des outils qui échangent entre eux
Il est nécessaire d’avoir des outils régionaux communs, pour éviter les redondances et les usages d’outils non sécurisés
Le regret unanime de ces professionnels porte sur la non généralisation des usages de l’outil régional de coordination SPICO. Leurs interlocuteurs utilisent encore souvent leurs propres outils, qui ne sont pas interopérés et ne permettent donc pas de partager les informations et d’éviter la double saisie. Les usages d’outils non sécurisés sont également encore fréquents.
Cas d’usages de la e-santé en Haute-Garonne
Quelques cas d’usages ont illustré des réponses territoriales qui s’appuient sur des outils numériques :
- Enjeu sur la prise en charge des personnes âgées : comment déployer l’expertise du Gérontopôle au plus près des EHPAD ?
- Enjeu d’accès aux soins pour les expertises médicales : comment obtenir le diagnostic de spécialistes, notamment en dermatologie ?
- Enjeu sur la coordination des professionnels autour des parcours : comment coordonner les parcours enfants ?
- Enjeu sur la prise en charge de personnes en situation de précarité : comment fluidifier les échanges entre professionnels social – sanitaire ?
L’accompagnement des équipes du GRADeS sur le volet numérique du projet, la communication vers les partenaires ou encore la formation sur site se poursuit par un suivi des usages des services et outils régionaux.