Accueil > Sage-femme connectée : la télémédecine au service des patients

Hélène est sage-femme libérale en Haute-Garonne et fait du suivi gynécologique, du suivi de grossesse, de post-partum mais aussi des prises en charges spécifiques pour des dyspareunies et du vaginisme, ainsi que du suivi de contraception et de la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST).

Elle intervient dans une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) pour du premier recours, ou pour du 2d recours en lien avec le médecin généraliste ou d’autres sage-femmes.

Comment utilisez-vous la télésanté dans votre pratique ?

J’ai fait une dizaine de téléconsultations cette année, parfois dans des situations urgentes, d’autres fois pour des explications après un prélèvement par exemple.
Par exemple, une patiente a reçu un bilan biologique très perturbé. Je n’ai pas de créneau pour voir la personne, alors qu’elle est très inquiète. Je lui propose une téléconsultation de 15mn dans la journée. En 2 minutes seulement, j’ai renseigné les coordonnées dans TéléO et la patiente a reçu un lien de connexion. La téléconsultation est très pratique et ça me laisse plus de temps pour discuter et donner des explications au patient. Je facture la téléconsultation en mode dégradé après avoir reçu le virement via un autre outil de paiement. Dans le cadre d’un suivi de patiente, ces téléconsultations s’alternent avec des consultations en présentiel.

J’ai eu aussi la mise en place d’une téléconsultation pour une patiente enceinte et j’ai procédé à un arrêt de travail pour état fébrile. Enfin, j’ai eu le cas d’une jeune patiente transgenre qui avait besoin d’informations sur son anatomie et ses premières règles, nous avons fait une téléconsultation d’une heure. Ce sont des actes qui se prêtent volontiers à la télésanté.

“Il faudrait généraliser la téléconsultation pour le post-partum, car il y a besoin de beaucoup d’actes de suivi qui peuvent facilement se faire à distance. Je travaille même parfois depuis mon domicile”

Concernant la téléexpertise, cela m’arrive au quotidien de créer des demandes d’avis auprès de médecins spécialisés. Pendant les suivis de grossesse par exemple, nous demandons des avis à des médecins gynécologues, aux maternités ou encore à des dermatologues. Avec le CHU de Toulouse, nous utilisons la plateforme Omnidoc pour ces demandes d’avis, la réponse est rapide, ce qui permet un vrai gain de temps. Il y a encore un besoin en pédiatrie et pour d’autres spécialités.

Cependant il y a encore beaucoup d’actes de téléexpertise par téléphone et non rémunérés, et il est parfois compliqué d’avoir un avis si la patiente n’est pas inscrite dans une maternité.

En ce qui nous concerne, nous sommes rarement sollicités en tant que requis.

Quels sont les bénéfices de la télésanté d’après vous ?

“Les outils de télésanté permettent de travailler de façon sécurisée et de valoriser notre travail, y compris financièrement. ”

La téléconsultation permet de débloquer des situations urgentes plus facilement et d’assurer un « SAV » avec les patients.

Plus généralement, comment utilisez-vous le numérique dans votre pratique ?

Je suis inscrite dans des annuaires d’association de patients, ce qui donne de la visibilité à mon activité. L’organisation avec les patients se fait beaucoup par SMS.
Pour l’envoi d’ordonnances au patient, nous utilisons notre logiciel métier MAIA qui permet d’envoyer les documents sur un compte personnel de manière sécurisée.
Pour les échanges avec les autres professionnels, nous recevons principalement les documents papier, l’utilisation de la messagerie sécurisée de santé medimail ou d’une autre solution est rare.
Concernant Mon Espace Santé, je ne peux pas consulter le DMP de mes patients depuis mon logiciel métier. Ce serait un réelle amélioration car cela me permettrait de gagner beaucoup de temps sur l’anamnèse complète lors d’une primo-consultation.
Le partage d’informations permet de gagner du temps et de ne pas passez à côté d’informations importantes pour la prise en charge du patient. 

Quelles difficultés rencontrez-vous avec le numérique ?

“Il y a probablement beaucoup de choses à faire mais tout n’est pas très clair”

Le numérique est indispensable aujourd’hui dans la pratique des professionnels de santé. Cependant nous rencontrons beaucoup de problèmes techniques, et quand cela ne fonctionne pas, nous sommes complètement bloqués.