Devant un amphi bondé, en présence de la déléguée ministérielle au numérique en santé Hela Ghariani, la Région et l’ARS Occitanie ont insisté de concert sur le progrès que doit représenter le numérique pour la santé des Occitans. Lors de l’inauguration de la 18ème édition de l’Université de la e-santé, Nadia Pellefigue, 6ème vice-présidente au Conseil Régional d’Occitanie, a décrit « la vision française de l’innovation, c’est-à-dire pas des gadgets mais des résultats qui peuvent être dupliqués, pour une innovation au service de tous, la définition du progrès ». Didier Jaffre, Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé d’Occitanie, a qualifié le numérique de « facteur formidable de progrès, une révolution de l’ordre de la révolution industrielle ».
Partir des plus éloignés et des territoires pour généraliser les usages
Dans les locaux de l’école d’ingénieurs ISIS à Castres, Didier Jaffre a précisé l’ambition du numérique en santé en Occitanie. S’adressant plus particulièrement aux étudiants, nombreux dans le public, le Directeur Général a souhaité que le numérique permette de « brancher les jeunes avec leurs santé » mais aussi de participer à la nécessaire réorganisation du système de soins puisque « quand 1 médecin part à la retraite, il en faut 3 pour le remplacer ». La e-santé contribue à redonner du temps aux soignants, faciliter certaines tâches et c’est un moteur puissant de recherche de données.
Mais surtout, Didier Jaffre insiste sur l’objectif d' »aller vers les plus isolés ». Par exemple, la téléconsultation qui est actuellement pratiquée par 37% des médecins dans la région, permet d’élargir l’accès aux soins, dans une région vaste et montagneuse. Autre repère essentiel fixé par l’ARS : « ne laisser personne sur le bord de la route ». Le réseau des ambassadeurs de Mon espace santé, réseau coordonné par le GRADeS Occitanie, accompagne les personnes les plus éloignées du numérique pour les usages de leur carnet de santé dématérialisé.
Un changement de posture des politiques publiques e-santé
Pascal Durand a développé ensuite ce point de vue lors de la première keynote de l’Université de la e-santé. Le Directeur des projets et du premier recours à l’ARS Occitanie a décrit une évolution « assez sensible » des politiques publiques vers la territorialisation, une nécessité. La stratégie de dérouler des politiques publiques avec des outils performants se transforme sans rupture vers une approche territorialisée pour développer les usages dans les territoires.
Première étape : clarifier les objectifs partagés par tous les acteurs du territoire, selon les enjeux de terrain. Puis mettre en œuvre des projets adaptés, en mobilisant une boîte à outils utilisée de façon différentiée. Le GRADeS contribue notamment à cet enjeu de rendre accessible la boîte à outils numérique pour obtenir des résultats concrets.
C’est donc par le prisme des plus éloignés et par la territorialisation que la généralisation des usages numériques sera atteinte pour la santé, pour tous.