Accueil > La santé numérique en Lozère, partage d’expériences

Les participants étaient bien représentatifs des nombreux partenaires et acteurs de la santé et du médico-social sur ce territoire : établissements de santé et médico-sociaux, structures de coordination, CPTS ainsi que l’ARS, la Caisse Commune de Sécurité Sociale, le conseil départemental. Dans la salle de la mairie de Baradoux, il a fallu ajouter quelques chaises pour un public attentif et participatif.

En Lozère, des projets de santé numériques innovants

Après une présentation du GRADeS et des perspectives par Julie Durand, Directrice, l’équipe d’animation  territoriale (Ania Benregreg, Manon Jamois, Clémence Boulouis) a ensuite donné de la visibilité aux initiatives et aux usages du numérique en santé sur la Lozère.

Le lancement du pilote régional porté par le Réseau Périnatalité Occitanie a été annoncé, pour l’accompagnement de la parturiente entre la médecine et l’hôpital. Autre nouvelle information : l’accès  au Dossier Unique d’Admission (DUA) ouvrira aux usagers à partir de mars 2025.

Les trois présentations par des intervenants du territoire ont été si intéressantes que la réunion s’est poursuivie bien au-delà de la programmation prévue sans que personne ne quitte la salle ! Xavier Marette, Directeur de la délégation départementale de l’ARS a conclu en soulignant l’intérêt de ces retours d’expérience et de tels échanges. Les freins liés à la diversité des outils se poursuivront puisque l’outil unique qui fait tout est un mythe mais les coopérations territoriales et les dynamiques locales se renforcent avec le numérique en santé.

La télémédecine en psychiatrie, une ambition lozèrienne.

Le Dr Raphaël Nassif, Président de la CME (Commission Médicale d’Etablissement) de l’unique EPSM de Lozère, a témoigné de l’importance de la télémédecine pour les professionnels et les patients de l’établissement Centre Hospitalier François Tosquelles. Résultat d’une forte collaboration entre de nombreux métiers, médicaux et non-médicaux, le projet de télémédecine pour la psychiatrie « marche du tonnerre ». Le nombre d’actes de télémédecine 157 en 2023 est passé à 510 en 2024. Le Dr Nassif a insisté sur la puissance de ce modèle de soins, fédérateur et consensuel.

La demande est très forte, quotidienne, pour la téléconsultation (psychiatres et psychologues) et la télé-expertise (avis psychiatriques) et le télé-staff. La télémédecine un rôle particulièrement important dans un territoire comme la Lozère où par exemple la neige peut bloquer des déplacements et donc des consultations en présentiel. Plusieurs autres points forts sont identifiés. Parmi la liste exhaustive présentée par le Dr Nassif figurent notamment :

  • la réactivité puisque l’équipe peut proposer plus rapidement un avis psychiatrique, bien que la télémédecine n’ait pas vocation à gérer l’urgence.
  • l’ajustement de soins somatiques avec un suivi plus régulier,
  • une réduction des ruptures de soins, une alternative peut être proposée à un patient qui n’est plus régulier sur les consultations
  • la satisfaction des patients,
  • un réseau plus dense et plus actif, une proximité avec les médecins généralistes, une meilleure collaboration avec les établissements médico-sociaux.

Le programme ESMS Numérique, retour d’expérience d’un porteur de grappe.

La dynamique sur le programme ESMS numérique est plutôt bonne en Lozère, même si des établissements n’ont pas encore bénéficié de ce programme de financement et d’accompagnement. En amont d’une réunion d’information dédiée pour de potentiels ESMS candidats, Maxime Bourgade, chef  de projet DUI, a présenté en plénière, le bilan d’une grappe multirégionale (Uliss) composée de 26 établissements. Ce projet permet à des associations qui ont un seul établissement de rejoindre un collectif, et de faire du lien au sein du territoire. La diversité des situation et des usages d’un Dossier Usager Informatisé (DUI) qui était déployé depuis 2016, s’est révélée très enrichissante.

Les constats du projet sur seulement 6 mois, de juin 2024 à janvier 2025, présentés sous la forme d’un tableau de cases vertes ou rouges, indiquent visuellement une nette progression des usages d’outils socles tels que le Dossier Médical Partagé (DMP) et la Messagerie Sécurisé de Santé (MSS). L’évaluation est quantitative et surtout qualitative.

L’acculturation prend du temps mais les progrès sont notables. « Si l’écosystème ne s’engage pas à 100% dans cette transition numérique, le système a va s’effondrer » a déclaré Maxime Bourgade. Les usagers et les familles deviennent eux aussi acteurs de la communication par outils numériques sécurisés. Le numérique se révèle un levier structurant de la qualité de l’accompagnement des usagers et de la qualité de vie au travail.

La coordination entre professionnels de santé en Lozère

Dr Elodie Repole, médecin généraliste et vice-présente de la CPTS Lozèr’Est, et Emeline Borne, coordinatrice, ont partagé leur conviction de la valeur ajoutée des usages de l’outil numérique SPICO pour créer du lien entre les professionnels libéraux et des structures autour des patients communs. La CPTS a été accompagnée par l’animation territoriale du GRADeS pour la formation des soignants dans de nombreux villages. Les échanges se font principalement sur la messagerie instantanée SPICO tandis que le dossier partagé pour les parcours est utilisé surtout par la coordinatrice.